samedi 25 janvier 2014

Dürer, Cranach, Grünewald, Holbein

Quatre peintres ont véritablement porté la peinture allemande de la Renaissance à son apogée, comme l'auraient fait 4 coureurs de relais dans une course de vitesse :

Albrecht Dürer (1471 Nuremberg-1528 Nuremberg) apprend d'abord très jeune le métier d'orfèvre avec son père, puis il s'initie à la gravure sur bois dans l'atelier du peintre Wogelmut et contribue sans doute à  l'illustration des livres imprimés par Koberger. Il découvre à cette occasion la peinture de Martin Schongauer. 

Entre 1494 et 1520, plusieurs voyages en Italie et en Hollande lui font connaître Bellini,  Mantegna et les artistes néerlandais. Il avait ouvert dés 1495 un grand atelier à Nuremberg.
Dürer réalisera ainsi par la suite la synthèse entre l'art du Sud et du Nord de l'Europe. Et dans le but de passer le relais à la postérité, il rédigera également des manuels sur les théories et les techniques du dessin et de la peinture à l'instar de Léonard de Vinci qui sera toutefois plus inventif dans les domaines d'ingénierie civile et militaire.


                                                           Albrecht Dürer Autoportrait - crédit Wikipaintings

Lucas Cranach (1472 Kronach-1553 Weimar) (en réalité Lucas Sunder/Müller), adopta en fait, le nom de sa ville de naissance.

De 1500 à 1504 il apprend lui aussi le métier de graveur, tant les débouchés sont importants dans le secteur de l'imprimerie alors en plein développement, et il y étudie (et copie?) les oeuvres de Dürer.
En 1504, il réalise son premier chef d'oeuvre  "le repos pendant la fuite en Egypteoù les personnages s'intègrent dans un vaste paysage romantique à l'allemande.  
En 1508, lui aussi séjourne en Hollande et il y trouve de nouvelles sources d'inspiration auprès de tableaux de maîtres italiens et flamands. 
En 1515, il est appelé à la cour de Saxe à Wittemberg où il sera le peintre officiel de Frédéric le Sage et où il animera un important atelier de peinture. Préciosité et érotisme des nus féminins (Vénus, Lucrèce) caractériseront ses peintures réalisées pendant les dernières années de sa longue vie passées dans l'ambiance raffinée et légère de la cour de Saxe .



 
 Lucas Cranach :  Vénus et  Salomé tenant la tête de St Jean Baptiste -crédits Wikipédia

Matthias Grünewald (1475 Würzburg-1528 Halle) bien qu'influencé par les nouvelles orientations de l'art  italien et flamand, restera toute sa vie attaché à la tradition gothique. Il réalisera en quelque sorte la jonction entre la peinture du Moyen-Age et celle de la  Renaissance Son oeuvre majeure " Le Retable d' Issenheim" daté de 1514, évoque davantage la peinture de dévotion des maîtres du XIVème siècle (à la différence que ses coloris et ses effets de lumière sont éclatants),  que les portraits réalistes de Dürer ou de Holbein.  


                                Matthias Grünewald : Retable d'Issenheim (1514) crédit Wikipaintings

Hans Holbein (1498 Augsbourg-1543 Londres) fut le peintre  de l'arrivée de cette course de relais, c'est à dire le peintre portant à l'apogée cette Renaissance allemande de la peinture .

En 1515, il commence sa carrière par Bâle, puis en véritable européen cosmopolite, soucieux de parfaire sa formation d'artiste, il parcourt de 1515 à 1528  pratiquement toutes les écoles d'art d'Europe Occidentale (Lombardie, Emilie, France, Pays-Bas..), avant de se fixer en Angleterre. Il se consacre alors à la réalisation des portraits de la famille royale et de riches notables. Il y trouva prématurément la mort à 45 ans. 

Hans Holbein: Les Ambassadeurs (1533) crédit photo Wikipaintings


  
       Hans Holbein : Jane Seymour et Anne de Clèves- crédit photo Wikipaintings


              
































 Hans Holbein: Le marchand Georg Gisze- crédit photo Wikipaintings

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