jeudi 27 mars 2014

Karlis Padegs (Riga 1914-Riga 1940)

Au lendemain de la première guerre mondiale qui a fait plus de 50 millions de morts et des cohortes d'handicapés physiques et mentaux, nombreux sont les artistes européens qui réagissent violemment contre l'absurdité de la guerre. Karles Padegs est de ceux-là.
Né et mort à Riga en Lettonie (Latvia) il a souffert pratiquement toute sa courte vie de la tuberculose. Il s'est cependant efforcé d'oublier sa maladie en menant une vie de dandy, brillante, active, ostentatoire et en peignant des toiles expressives et vivantes dans la lignée de Munch et de Matisse.




Karles Padeg: Madonna with a machine gun (1932) Latvian State Museum of Art


En 1932,assistant à la montée des idéologies et pressentant une nouvelle guerre mondiale, il peignit ce tableau emblématique où une jeune femme virginale, à la physionomie innocente, se dresse au milieu des casques et des bottes en brandissant elle même une arme terrifiante au chargeur interminable.

A ceux qui lui reprochaient la noirceur de sa peinture alors que la vie est apparemment si belle, il répondait qu'il existait aussi de nombreuses et sombres horreurs que quelqu'un se devait de souligner. Il voulut ainsi lui-même dévoiler le côté sordide de la vie que l'on ne veut pas voir afin ne pas troubler d'aucune manière le sentiment général de confort et de satiété: 

"I must often listen to reproaches- why do you draw such disgusting pictures when there is so much beauty in the world?- But there are also many abominable things and somebody must draw them too, I answer. I want to show the seamy side of life which we do not like to see in order not to spoil our feeling of comfort or our good appetite".







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